T2 – Sartre
Puis-je choisir
qui je suis ?

Cédric Eyssette (2021-2022)
https://eyssette.github.io

« [I]l y a au moins un être chez qui l'existence précède l'essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept et […] cet être c'est l'homme […]. Qu'est-ce que signifie ici que l'existence précède l'essence ? Cela signifie que l'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu'il se définit après. L'homme, tel que le conçoit l'existentialiste, s'il n'est pas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien. Il ne sera qu'ensuite, et il sera tel qu'il se sera fait. […] L'existentialiste déclare volontiers que l'homme est angoisse. Cela signifie ceci : l'homme qui s'engage et qui se rend compte qu'il est […] celui qu'il choisit d'être […] ne saurait échapper au sentiment de sa totale et profonde responsabilité. Certes, beaucoup de gens ne sont pas anxieux ; mais nous prétendons qu'ils se masquent leur angoisse, qu'ils la fuient […]. [O]n n'échappe à cette pensée inquiétante que par une sorte de mauvaise foi. […] La doctrine que je vous présente […] déclare : il n'y a de réalité que dans l'action ; elle va plus loin d'ailleurs, puisqu'elle ajoute : l'homme n'est rien d'autre que son projet, il n'existe que dans la mesure où il se réalise, il n'est donc rien d'autre que l'ensemble de ses actes, rien d'autre que sa vie. […] [I]l n'y a pas d'amour autre que celui qui se construit […] ; il n'y a pas de génie autre que celui qui s'exprime dans des œuvres d'art : le génie de Proust c'est la totalité des œuvres de Proust. […] Un homme s'engage dans sa vie, dessine sa figure, et en dehors de cette figure il n'y a rien. […] Ce que nous voulons dire, c'est qu'un homme n'est rien d'autre qu'une série d'entreprises, qu'il est la somme, l'organisation, l'ensemble des relations qui constituent ces entreprises. […] Mais la subjectivité que nous atteignons là […] n'est pas une subjectivité rigoureusement individuelle […]. Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l'autre. L'autre est indispensable à mon existence, aussi bien d'ailleurs qu'à la connaissance que j'ai de moi. […] Ainsi découvrons-nous tout de suite un monde que nous appellerons l'intersubjectivité, et c'est dans ce monde que l'homme décide ce qu'il est et ce que sont les autres. »

I – Lecture globale

A. Repérer les notions importantes et le thème du texte

« [I]l y a au moins un être chez qui l'existence précède l'essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept et […] cet être c'est l'homme […]. Qu'est-ce que signifie ici que l'existence précède l'essence ? Cela signifie que l'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu'il se définit après. L'homme, tel que le conçoit l'existentialiste, s'il n'est pas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien. Il ne sera qu'ensuite, et il sera tel qu'il se sera fait. […] L'existentialiste déclare volontiers que l'homme est angoisse. Cela signifie ceci : l'homme qui s'engage et qui se rend compte qu'il est […] celui qu'il choisit d'être […] ne saurait échapper au sentiment de sa totale et profonde responsabilité. Certes, beaucoup de gens ne sont pas anxieux ; mais nous prétendons qu'ils se masquent leur angoisse, qu'ils la fuient […]. [O]n n'échappe à cette pensée inquiétante que par une sorte de mauvaise foi. […] La doctrine que je vous présente […] déclare : il n'y a de réalité que dans l'action ; elle va plus loin d'ailleurs, puisqu'elle ajoute : l'homme n'est rien d'autre que son projet, il n'existe que dans la mesure où il se réalise, il n'est donc rien d'autre que l'ensemble de ses actes, rien d'autre que sa vie. […] [I]l n'y a pas d'amour autre que celui qui se construit […] ; il n'y a pas de génie autre que celui qui s'exprime dans des œuvres d'art : le génie de Proust c'est la totalité des œuvres de Proust. […] Un homme s'engage dans sa vie, dessine sa figure, et en dehors de cette figure il n'y a rien. […] Ce que nous voulons dire, c'est qu'un homme n'est rien d'autre qu'une série d'entreprises, qu'il est la somme, l'organisation, l'ensemble des relations qui constituent ces entreprises. […] Mais la subjectivité que nous atteignons là […] n'est pas une subjectivité rigoureusement individuelle […]. Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l'autre. L'autre est indispensable à mon existence, aussi bien d'ailleurs qu'à la connaissance que j'ai de moi. […] Ainsi découvrons-nous tout de suite un monde que nous appellerons l'intersubjectivité, et c'est dans ce monde que l'homme décide ce qu'il est et ce que sont les autres. »

B. Formuler la question et la thèse du texte

« [I]l y a au moins un être chez qui l'existence précède l'essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept et […] cet être c'est l'homme […]. Qu'est-ce que signifie ici que l'existence précède l'essence ? Cela signifie que l'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu'il se définit après. L'homme, tel que le conçoit l'existentialiste, s'il n'est pas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien. Il ne sera qu'ensuite, et il sera tel qu'il se sera fait. […] L'existentialiste déclare volontiers que l'homme est angoisse. Cela signifie ceci : l'homme qui s'engage et qui se rend compte qu'il est […] celui qu'il choisit d'être […] ne saurait échapper au sentiment de sa totale et profonde responsabilité. Certes, beaucoup de gens ne sont pas anxieux ; mais nous prétendons qu'ils se masquent leur angoisse, qu'ils la fuient […]. [O]n n'échappe à cette pensée inquiétante que par une sorte de mauvaise foi. […] La doctrine que je vous présente […] déclare : il n'y a de réalité que dans l'action ; elle va plus loin d'ailleurs, puisqu'elle ajoute : l'homme n'est rien d'autre que son projet, il n'existe que dans la mesure où il se réalise, il n'est donc rien d'autre que l'ensemble de ses actes, rien d'autre que sa vie. […] [I]l n'y a pas d'amour autre que celui qui se construit […] ; il n'y a pas de génie autre que celui qui s'exprime dans des œuvres d'art : le génie de Proust c'est la totalité des œuvres de Proust. […] Un homme s'engage dans sa vie, dessine sa figure, et en dehors de cette figure il n'y a rien. […] Ce que nous voulons dire, c'est qu'un homme n'est rien d'autre qu'une série d'entreprises, qu'il est la somme, l'organisation, l'ensemble des relations qui constituent ces entreprises. […] Mais la subjectivité que nous atteignons là […] n'est pas une subjectivité rigoureusement individuelle […]. Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l'autre. L'autre est indispensable à mon existence, aussi bien d'ailleurs qu'à la connaissance que j'ai de moi. […] Ainsi découvrons-nous tout de suite un monde que nous appellerons l'intersubjectivité, et c'est dans ce monde que l'homme décide ce qu'il est et ce que sont les autres. »

C. Repérer et formuler le plan du texte

« [I]l y a au moins un être chez qui l'existence précède l'essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept et […] cet être c'est l'homme […]. Qu'est-ce que signifie ici que l'existence précède l'essence ? Cela signifie que l'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu'il se définit après. L'homme, tel que le conçoit l'existentialiste, s'il n'est pas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien. Il ne sera qu'ensuite, et il sera tel qu'il se sera fait. […] L'existentialiste déclare volontiers que l'homme est angoisse. Cela signifie ceci : l'homme qui s'engage et qui se rend compte qu'il est […] celui qu'il choisit d'être […] ne saurait échapper au sentiment de sa totale et profonde responsabilité. Certes, beaucoup de gens ne sont pas anxieux ; mais nous prétendons qu'ils se masquent leur angoisse, qu'ils la fuient […]. [O]n n'échappe à cette pensée inquiétante que par une sorte de mauvaise foi. […] La doctrine que je vous présente […] déclare : il n'y a de réalité que dans l'action ; elle va plus loin d'ailleurs, puisqu'elle ajoute : l'homme n'est rien d'autre que son projet, il n'existe que dans la mesure où il se réalise, il n'est donc rien d'autre que l'ensemble de ses actes, rien d'autre que sa vie. […] [I]l n'y a pas d'amour autre que celui qui se construit […] ; il n'y a pas de génie autre que celui qui s'exprime dans des œuvres d'art : le génie de Proust c'est la totalité des œuvres de Proust. […] Un homme s'engage dans sa vie, dessine sa figure, et en dehors de cette figure il n'y a rien. […] Ce que nous voulons dire, c'est qu'un homme n'est rien d'autre qu'une série d'entreprises, qu'il est la somme, l'organisation, l'ensemble des relations qui constituent ces entreprises. […] Mais la subjectivité que nous atteignons là […] n'est pas une subjectivité rigoureusement individuelle […]. Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l'autre. L'autre est indispensable à mon existence, aussi bien d'ailleurs qu'à la connaissance que j'ai de moi. […] Ainsi découvrons-nous tout de suite un monde que nous appellerons l'intersubjectivité, et c'est dans ce monde que l'homme décide ce qu'il est et ce que sont les autres. »

« [I]l y a au moins un être chez qui l'existence précède l'essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept et […] cet être c'est l'homme […]. Qu'est-ce que signifie ici que l'existence précède l'essence ? Cela signifie que l'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu'il se définit après. L'homme, tel que le conçoit l'existentialiste, s'il n'est pas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien. Il ne sera qu'ensuite, et il sera tel qu'il se sera fait. […] L'existentialiste déclare volontiers que l'homme est angoisse. Cela signifie ceci : l'homme qui s'engage et qui se rend compte qu'il est […] celui qu'il choisit d'être […] ne saurait échapper au sentiment de sa totale et profonde responsabilité. Certes, beaucoup de gens ne sont pas anxieux ; mais nous prétendons qu'ils se masquent leur angoisse, qu'ils la fuient […]. [O]n n'échappe à cette pensée inquiétante que par une sorte de mauvaise foi. […] La doctrine que je vous présente […] déclare : il n'y a de réalité que dans l'action ; elle va plus loin d'ailleurs, puisqu'elle ajoute : l'homme n'est rien d'autre que son projet, il n'existe que dans la mesure où il se réalise, il n'est donc rien d'autre que l'ensemble de ses actes, rien d'autre que sa vie. […] [I]l n'y a pas d'amour autre que celui qui se construit […] ; il n'y a pas de génie autre que celui qui s'exprime dans des œuvres d'art : le génie de Proust c'est la totalité des œuvres de Proust. […] Un homme s'engage dans sa vie, dessine sa figure, et en dehors de cette figure il n'y a rien. […] Ce que nous voulons dire, c'est qu'un homme n'est rien d'autre qu'une série d'entreprises, qu'il est la somme, l'organisation, l'ensemble des relations qui constituent ces entreprises. […] Mais la subjectivité que nous atteignons là […] n'est pas une subjectivité rigoureusement individuelle […]. Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l'autre. L'autre est indispensable à mon existence, aussi bien d'ailleurs qu'à la connaissance que j'ai de moi. […] Ainsi découvrons-nous tout de suite un monde que nous appellerons l'intersubjectivité, et c'est dans ce monde que l'homme décide ce qu'il est et ce que sont les autres. »

  1. A
  2. B
  3. C
  4. D

« [I]l y a au moins un être chez qui l'existence précède l'essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept et […] cet être c'est l'homme […]. Qu'est-ce que signifie ici que l'existence précède l'essence ? Cela signifie que l'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu'il se définit après. L'homme, tel que le conçoit l'existentialiste, s'il n'est pas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien. Il ne sera qu'ensuite, et il sera tel qu'il se sera fait. […] L'existentialiste déclare volontiers que l'homme est angoisse. Cela signifie ceci : l'homme qui s'engage et qui se rend compte qu'il est […] celui qu'il choisit d'être […] ne saurait échapper au sentiment de sa totale et profonde responsabilité. Certes, beaucoup de gens ne sont pas anxieux ; mais nous prétendons qu'ils se masquent leur angoisse, qu'ils la fuient […]. [O]n n'échappe à cette pensée inquiétante que par une sorte de mauvaise foi. […] La doctrine que je vous présente […] déclare : il n'y a de réalité que dans l'action ; elle va plus loin d'ailleurs, puisqu'elle ajoute : l'homme n'est rien d'autre que son projet, il n'existe que dans la mesure où il se réalise, il n'est donc rien d'autre que l'ensemble de ses actes, rien d'autre que sa vie. […] [I]l n'y a pas d'amour autre que celui qui se construit […] ; il n'y a pas de génie autre que celui qui s'exprime dans des œuvres d'art : le génie de Proust c'est la totalité des œuvres de Proust. […] Un homme s'engage dans sa vie, dessine sa figure, et en dehors de cette figure il n'y a rien. […] Ce que nous voulons dire, c'est qu'un homme n'est rien d'autre qu'une série d'entreprises, qu'il est la somme, l'organisation, l'ensemble des relations qui constituent ces entreprises. […] Mais la subjectivité que nous atteignons là […] n'est pas une subjectivité rigoureusement individuelle […]. Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l'autre. L'autre est indispensable à mon existence, aussi bien d'ailleurs qu'à la connaissance que j'ai de moi. […] Ainsi découvrons-nous tout de suite un monde que nous appellerons l'intersubjectivité, et c'est dans ce monde que l'homme décide ce qu'il est et ce que sont les autres. »

  1. A
  2. B
  3. C
  4. D

« [I]l y a au moins un être chez qui l'existence précède l'essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept et […] cet être c'est l'homme […]. Qu'est-ce que signifie ici que l'existence précède l'essence ? Cela signifie que l'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu'il se définit après. L'homme, tel que le conçoit l'existentialiste, s'il n'est pas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien. Il ne sera qu'ensuite, et il sera tel qu'il se sera fait. […] L'existentialiste déclare volontiers que l'homme est angoisse. Cela signifie ceci : l'homme qui s'engage et qui se rend compte qu'il est […] celui qu'il choisit d'être […] ne saurait échapper au sentiment de sa totale et profonde responsabilité. Certes, beaucoup de gens ne sont pas anxieux ; mais nous prétendons qu'ils se masquent leur angoisse, qu'ils la fuient […]. [O]n n'échappe à cette pensée inquiétante que par une sorte de mauvaise foi. […] La doctrine que je vous présente […] déclare : il n'y a de réalité que dans l'action ; elle va plus loin d'ailleurs, puisqu'elle ajoute : l'homme n'est rien d'autre que son projet, il n'existe que dans la mesure où il se réalise, il n'est donc rien d'autre que l'ensemble de ses actes, rien d'autre que sa vie. […] [I]l n'y a pas d'amour autre que celui qui se construit […] ; il n'y a pas de génie autre que celui qui s'exprime dans des œuvres d'art : le génie de Proust c'est la totalité des œuvres de Proust. […] Un homme s'engage dans sa vie, dessine sa figure, et en dehors de cette figure il n'y a rien. […] Ce que nous voulons dire, c'est qu'un homme n'est rien d'autre qu'une série d'entreprises, qu'il est la somme, l'organisation, l'ensemble des relations qui constituent ces entreprises. […] Mais la subjectivité que nous atteignons là […] n'est pas une subjectivité rigoureusement individuelle […]. Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l'autre. L'autre est indispensable à mon existence, aussi bien d'ailleurs qu'à la connaissance que j'ai de moi. […] Ainsi découvrons-nous tout de suite un monde que nous appellerons l'intersubjectivité, et c'est dans ce monde que l'homme décide ce qu'il est et ce que sont les autres. »

  1. A
  2. B
  3. C
  4. D

« [I]l y a au moins un être chez qui l'existence précède l'essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept et […] cet être c'est l'homme […]. Qu'est-ce que signifie ici que l'existence précède l'essence ? Cela signifie que l'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu'il se définit après. L'homme, tel que le conçoit l'existentialiste, s'il n'est pas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien. Il ne sera qu'ensuite, et il sera tel qu'il se sera fait. […] L'existentialiste déclare volontiers que l'homme est angoisse. Cela signifie ceci : l'homme qui s'engage et qui se rend compte qu'il est […] celui qu'il choisit d'être […] ne saurait échapper au sentiment de sa totale et profonde responsabilité. Certes, beaucoup de gens ne sont pas anxieux ; mais nous prétendons qu'ils se masquent leur angoisse, qu'ils la fuient […]. [O]n n'échappe à cette pensée inquiétante que par une sorte de mauvaise foi. […] La doctrine que je vous présente […] déclare : il n'y a de réalité que dans l'action ; elle va plus loin d'ailleurs, puisqu'elle ajoute : l'homme n'est rien d'autre que son projet, il n'existe que dans la mesure où il se réalise, il n'est donc rien d'autre que l'ensemble de ses actes, rien d'autre que sa vie. […] [I]l n'y a pas d'amour autre que celui qui se construit […] ; il n'y a pas de génie autre que celui qui s'exprime dans des œuvres d'art : le génie de Proust c'est la totalité des œuvres de Proust. […] Un homme s'engage dans sa vie, dessine sa figure, et en dehors de cette figure il n'y a rien. […] Ce que nous voulons dire, c'est qu'un homme n'est rien d'autre qu'une série d'entreprises, qu'il est la somme, l'organisation, l'ensemble des relations qui constituent ces entreprises. […] Mais la subjectivité que nous atteignons là […] n'est pas une subjectivité rigoureusement individuelle […]. Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l'autre. L'autre est indispensable à mon existence, aussi bien d'ailleurs qu'à la connaissance que j'ai de moi. […] Ainsi découvrons-nous tout de suite un monde que nous appellerons l'intersubjectivité, et c'est dans ce monde que l'homme décide ce qu'il est et ce que sont les autres. »

  1. A
  2. B
  3. C
  4. D

Point méthode

Pour repérer le plan, la répartition des notions dans le texte est souvent cruciale.

Point méthode

Pour dégager l'idée de chaque partie, on peut repérer les notions importantes de cette partie et formuler une phrase à partir de ces notions.

II – Lecture fine

A. Ce que je suis n'est pas défini à l'avance : je suis ce que je fais de moi

« [I]l y a au moins un être chez qui l'existence précède l'essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept et […] cet être c'est l'homme […]. Qu'est-ce que signifie ici que l'existence précède l'essence ? Cela signifie que l'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu'il se définit après. L'homme, tel que le conçoit l'existentialiste, s'il n'est pas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien. Il ne sera qu'ensuite, et il sera tel qu'il se sera fait. »

Jean-Paul Sartre, L'existentialisme est un humanisme

“[I]l y a au moins un être chez qui l'existence précède l'essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept et […] cet être c'est l'homme […]. Qu'est-ce que signifie ici que l'existence précède l'essence ? Cela signifie que l'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu'il se définit après.”

  • “L'existence précède l'essence” : qu'est-ce que cela veut dire ?

“L'homme, tel que le conçoit l'existentialiste, s'il n'est pas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien. Il ne sera qu'ensuite, et il sera tel qu'il se sera fait.”

  • En quel sens peut-on dire que l'être humain “n'est d'abord rien” ?
  • L'être humain “sera tel qu'il se sera fait” : qu'est-ce que cela veut dire ?

B. La responsabilité d'avoir à définir ce que je suis est source d'angoisse

« L'existentialiste déclare volontiers que l'homme est angoisse. Cela signifie ceci : l'homme qui s'engage et qui se rend compte qu'il est […] celui qu'il choisit d'être […] ne saurait échapper au sentiment de sa totale et profonde responsabilité. Certes, beaucoup de gens ne sont pas anxieux ; mais nous prétendons qu'ils se masquent leur angoisse, qu'ils la fuient […]. [O]n n'échappe à cette pensée inquiétante que par une sorte de mauvaise foi. »

Jean-Paul Sartre, L'existentialisme est un humanisme

“L'existentialiste déclare volontiers que l'homme est angoisse. Cela signifie ceci : l'homme qui s'engage et qui se rend compte qu'il est […] celui qu'il choisit d'être […] ne saurait échapper au sentiment de sa totale et profonde responsabilité.”

  • De quelle forme d'angoisse parle Sartre ?

“Certes, beaucoup de gens ne sont pas anxieux ; mais nous prétendons qu'ils se masquent leur angoisse, qu'ils la fuient […]. [O]n n'échappe à cette pensée inquiétante que par une sorte de mauvaise foi.”

  • Qu'est-ce que la mauvaise foi ?

C. C'est avant tout par mes actes que je me définis

« La doctrine que je vous présente […] déclare : il n'y a de réalité que dans l'action ; elle va plus loin d'ailleurs, puisqu'elle ajoute : l'homme n'est rien d'autre que son projet, il n'existe que dans la mesure où il se réalise, il n'est donc rien d'autre que l'ensemble de ses actes, rien d'autre que sa vie. […] [I]l n'y a pas d'amour autre que celui qui se construit […] ; il n'y a pas de génie autre que celui qui s'exprime dans des œuvres d'art : le génie de Proust c'est la totalité des œuvres de Proust. […] Un homme s'engage dans sa vie, dessine sa figure, et en dehors de cette figure il n'y a rien. […] Ce que nous voulons dire, c'est qu'un homme n'est rien d'autre qu'une série d'entreprises, qu'il est la somme, l'organisation, l'ensemble des relations qui constituent ces entreprises. »

Jean-Paul Sartre, L'existentialisme est un humanisme

“La doctrine que je vous présente […] déclare : il n'y a de réalité que dans l'action ; elle va plus loin d'ailleurs, puisqu'elle ajoute : l'homme n'est rien d'autre que son projet, il n'existe que dans la mesure où il se réalise, il n'est donc rien d'autre que l'ensemble de ses actes, rien d'autre que sa vie.”

  • L'être humain n'est “rien d'autre que l'ensemble de ses actes” : qu'est-ce que cela veut dire ?

“[I]l n'y a pas d'amour autre que celui qui se construit […] ; il n'y a pas de génie autre que celui qui s'exprime dans des œuvres d'art : le génie de Proust c'est la totalité des œuvres de Proust.”

  • Quel est le sens de ces deux exemples : l'exemple de l'amour et l'exemple de l'artiste ?

“Un homme s'engage dans sa vie, dessine sa figure, et en dehors de cette figure il n'y a rien. […] Ce que nous voulons dire, c'est qu'un homme n'est rien d'autre qu'une série d'entreprises, qu'il est la somme, l'organisation, l'ensemble des relations qui constituent ces entreprises.”

  • Un être humain “n'est rien d'autre qu'une série d'entreprises” : qu'est-ce que cela veut dire ?

D. C'est aussi à travers les autres que je me définis

« Mais la subjectivité que nous atteignons là […] n'est pas une subjectivité rigoureusement individuelle […]. Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l'autre. L'autre est indispensable à mon existence, aussi bien d'ailleurs qu'à la connaissance que j'ai de moi. […] Ainsi découvrons-nous tout de suite un monde que nous appellerons l'intersubjectivité, et c'est dans ce monde que l'homme décide ce qu'il est et ce que sont les autres. »

Jean-Paul Sartre, L'existentialisme est un humanisme

“Mais la subjectivité que nous atteignons là […] n'est pas une subjectivité rigoureusement individuelle […]. Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l'autre. L'autre est indispensable à mon existence, aussi bien d'ailleurs qu'à la connaissance que j'ai de moi.”

  • “L'autre est indispensable à mon existence” : qu'est-ce que cela veut dire ?

“Ainsi découvrons-nous tout de suite un monde que nous appellerons l'intersubjectivité, et c'est dans ce monde que l'homme décide ce qu'il est et ce que sont les autres.”

  • C'est dans “l'intersubjectivité” que l'être humain “décide ce qu'il est et ce que sont les autres” : qu'est-ce que cela veut dire ?

Notions importantes : - existence de l'être humain - essence de l'être humain, définition, concept - se rencontrer, surgir dans le monde, s'engager, choisir, dessiner sa figure - n'être rien - angoisse, anxiété, pensée inquiétante - responsabilité - mauvaise foi - l'action, projet, se réaliser, actes, sa vie, entreprises - l'amour - l'art - subjectivité - vérité, connaissance - l'autre, les autres - l'intersubjectivité Thème du texte : l'existence et l'essence de l'être humain

Question directrice : Qu'est-ce qui constitue l'essence de l'être humain ? La question n'est pas de savoir ce qui fait l'essence d'un être humain en général, mais de déterminer ce qui définit un être humain en particulier. Plus précisément, la question est la suivante : qu'est-ce qui définit ce que je suis ? Thèse : Ce que je suis n'est pas défini à l'avance, c'est, à travers mon existence, par mes choix, par mes actes que je me définis

A. Ce que je suis n'est pas défini à l'avance : je suis ce que je fais de moi B. La responsabilité d'avoir à définir ce que je suis est source d'angoisse C. C'est avant tout par mes actes que je me définis D. C'est aussi à travers les autres que je me définis

A. Ce que je suis n'est pas défini à l'avance : je suis ce que je fais de moi B. La responsabilité d'avoir à définir ce que je suis est source d'angoisse C. C'est avant tout par mes actes que je me définis D. C'est aussi à travers les autres que je me définis

A. Ce que je suis n'est pas défini à l'avance : je suis ce que je fais de moi B. La responsabilité d'avoir à définir ce que je suis est source d'angoisse C. C'est avant tout par mes actes que je me définis D. C'est aussi à travers les autres que je me définis

A. Ce que je suis n'est pas défini à l'avance : je suis ce que je fais de moi B. La responsabilité d'avoir à définir ce que je suis est source d'angoisse C. C'est avant tout par mes actes que je me définis D. C'est aussi à travers les autres que je me définis

A. Ce que je suis n'est pas défini à l'avance : je suis ce que je fais de moi B. La responsabilité d'avoir à définir ce que je suis est source d'angoisse C. C'est avant tout par mes actes que je me définis D. C'est aussi à travers les autres que je me définis

- Définition de l'existence et de l'essence essence : nature d'un être, propriétés fondamentales qui définissent un être ≠ accident : propriétés non fondamentales, qui peuvent ne pas être ex - istence : être jeté dans le monde - Comparaison avec les objets techniques : la conception précède la confection / la production - Différence avec l'essentialisme Schopenhauer : caractère qui définit l'être humain conception fixiste, figée de l'identité (“On ne change pas …”) fatalité de l'identité Essentialisation : / sexisme, racisme (stéréotypes sexistes, racistes) - Il se définit après : ≠ il est défini après (≠ construction sociale ≠ déterminisme social) - Comparaison avec Beauvoir : “on ne naît pas femme, on le devient” cf. Eribon, Retour à Reims - Définition du terme “essence” L'essence : vient du latin _esse_ (= verbe être) = l'être d'une chose, ce qu'est cette chose, ce qui la définit = les propriétés fondamentales qui permettent de définir une chose ≠ les propriétés secondaires, non-essentielles, "accidentelles" Exemple : L'essence d'un triangle est d'être une figure géométrique avec trois côtés. Autrement dit : avoir trois côté fait partie de l'essence d'un triangle. Être de couleur rouge ne fait pas partie de l'essence d'un triangle - Sartre s'intéresse ici non pas à l'essence d'un être humain en général (propriétés fondamentales qui permettent de caractériser l'espèce humaine (ou le genre humain)), mais à l'essence d'un être humain en particulier (propr. fondamen. qui permettent de définir qui je suis, c'est-à-dire mon identité personnelle) La question est donc la suivante : Y a-t-il des propriétés fondamentales qui permettent de définir qui je suis ? - Si certains aspects de nous-mêmes semblent secondaires, non-essentielles (avoir de la barbe aujourd'hui…), on pourrait penser qu'il y a des traits stables de notre caractère qui nous définissent et caractérisent notre personnalité. - Mais pour Sartre …

Angoisse ≠ peur, crainte, inquiétude face à quelque chose de précis, ou à certaines possibilités déterminées dans l'avenir Angoisse / vide / sa propre liberté : la liberté est angoissante

Sens ordinaire : "Indécence caractérisée par une volonté d'affirmer un propos que l'on sait foncièrement faux ou injustifié" "Couramment, on dit de mauvaise foi celui qui, par amour-propre ou par intérêt, s'obstine contre toute évidence à soutenir qu'il a raison, alors qu'il sait pertinemment qu'il a tort. Sourd à l'argumentation rationnelle, il échafaude de fausses bonnes raisons, s'enfermant dans un système de défense absurde." http://pierre.campion2.free.fr/mornej_sartre.htm Exemple du garçon de café refuser sa liberté, tentative d'échapper à la responsabilité de soi face à angoisse du néant, se donner un certain être chosification de soi-même réconfortante (pour soi / en soi) Chercher à se masquer à soi-même sa liberté

actes ≠ paroles, croyances, velléités, rêves Ce qui me définit, ce n'est pas ce que j'aimerais être, ce que je crois être rapport au monde / ce que je fais dans le monde Illusion possible : je crois être ceci / mais que suis-je réellement ?

// “il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour ”. L'amour ≠ un simple sentiment intérieur. La réalité de l'amour = des actes d'amour Exemple de l'artiste : Notre vie // une œuvre d'art.

L'être humain se définit “sur la route” Critique de l'intériorité : l'identité n'est pas à chercher en soi Exemple : La vie rêvée de Walter Mitty (voir bande annonce) Retour / angoisse : c'est en agissant qu'on va définir ce qu'on est, on ne peut pas d'abord chercher à savoir qui on est, puis agir

Soi personnel et soi collectif : les sources d’un malentendu https://journals.openedition.org/teth/523 Identité constituante, identité constituée https://journals.openedition.org/teth/615

Honneth / théories de la reconnaissance / affirmation de son existence - enfant : famille / reconnaissance affective / - adulte : - citoyen, sujet de droit / reconnaissance politique / - individu / reconnaissance sociale / / connaissance de soi : par les autres

Importance regard des autres