« Quand je croyais en mon existence comme à un fait à part, il me semblait que j’étais emprisonné en moi-même. […] Quand ma vision a changé, les murs […] ont disparu. […] Il y a toujours une différence entre ma vie et celle des autres. Mais la différence est moindre. Les autres sont plus proches. Je suis moins soucieux du reste de ma propre vie, et plus soucieux de la vie des autres.
En outre, […] [i]l y aura plus tard des souvenirs qui concernent ma vie. Et il pourrait y avoir plus tard des pensées qui seront influencées par les miennes, ou des choses réalisées suite à mes conseils. Ma mort rompra les relations les plus directes entre mes expériences présentes et ces futures expériences, mais elle ne brisera pas les diverses autres relations. C’est là tout ce en quoi consiste le fait qu’il n’y aura plus d’être vivant qui soit moi. Maintenant que j’ai vu cela, ma mort me semble moins grave. »
Derek Parfit, Reasons and Persons