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Imaginons trois enfants et une flûte. Anne affirme que la flûte lui revient parce qu’elle est la seule qui sache en jouer. Bob parce qu’il est pauvre au point de n’avoir aucun jouet. Carla parce que c’est elle qui l’a fabriquée. À qui doit revenir la flûte ?
Faut-il imposer un écart maximal entre les salaires les plus bas et les salaires les plus élevés ?
Un joueur de foot qui gagne 120.000 euros par mois gagne beaucoup qu’une infirmière qui gagne au maximum 2500 euros par mois, est-ce justifié ?
Faut-il abolir l’héritage ?
Les personnes qui ont des revenus élevés devraient-elles payer plus d’impôts pour financer des services publics ?
Faut-il baisser ou augmenter les impôts des entreprises ?
Faut-il donner davantage de droits aux entreprises ou aux travailleurs ?
Les entreprises devraient-elles être tenues de respecter des quotas quand elles embauchent pour éviter les discriminations ?
Que peut-on faire pour lutter contre les violences sexistes faites aux femmes ?
Que peut-on faire pour lutter contre le racisme ?
I – Le libéralisme économique
Première partie
Définition
= Une défense du libre-échange, de la liberté d'entreprise et des droits de propriété ⇒ Limitation de l'intervention de l'État dans l'économie
A. L'argument de la liberté
Il faut laisser faire les individus afin de préserver leur autonomie et ne pas tomber dans le paternalisme.
Chaque individu a un droit de propriété sur ce qui est le fruit de son travail, de son investissement et de ses talents personnels.
Problèmes :
L'État n'a-t-il pas le devoir de protéger les individus les plus vulnérables ?
Peut-on vraiment justifier une accumulation des richesses sans limites ?
La réussite économique individuelle est-elle seulement attribuable à l'individu lui-même ?
L'impact social et écologique de l'accumulation des richesses ne justifie-t-il pas une réglementation ?
B. L'argument de l'efficacité
L'intervention de l'État est inefficace
Lourdeur et lenteur administrative de l'État ⇒ pas d'adaptation rapide
Contrôle centralisé des décisions ⇒ méconnaissance des situations locales
La concurrence libre est le meilleur moyen d'obtenir un progrès général
Elle favorise l'initiative et l'innovation
Elle conduit à une autorégulation du marché (“la main invisible du marché”) et incite les acteurs économiques à répondre aux besoins des individus
Problèmes
Une gestion collective est-elle nécessairement inefficace ?
La concurrence libre conduit-elle vraiment à un progrès général qui bénéficie à tout le monde ?
II – Les théorie de la justice sociale
Deuxième partie
« Ce n’est qu’en regardant du côté des approches qui s’emploient à unir redistribution et reconnaissance que les conditions nécessaires à une justice pour tous pourront être remplies. »
Nancy Fraser , Qu'est-ce que la justice sociale ? , chapitre 2
Un constat : l'existence des inégalités sociales et économiques de départ
Définition
Il y a un déterminisme social quand la trajectoire sociale d'un individu est fixée par son origine sociale (sa naissance dans un groupe social particulier).
Contre les inégalité socio-économiques de départ, une société juste doit garantir l'égalité des chances .
Définition
Il y a égalité formelle des chances quand les places sociales ne sont pas réservées à un groupe particulier mais ouvertes à tout le monde, et que la sélection se fonde sur les compétences des individus.
L'égalité formelle des chances est au fondement de ce qu'on appelle la méritocratie .
Définition
La méritocratie est un système dans lequel les individus sont sélectionnés et promus en fonction de leurs mérites et de leurs capacités, plutôt que de leur naissance ou de leur statut social
Rocky Balboa (2006)
La méritocratie suppose que la réussite est purement attribuable à l'individu. Pour véritablement lutter contre le déterminisme social, il faudrait garantir une égalité réelle des chances .
Définition
Il y a égalité réelle des chances quand on compense les inégalités de départ pour que chacun parte avec réellement les mêmes chances d'accéder aux différentes places sociales.
Cependant : même l'égalité réelle des chances peut conduire à de fortes inégalités à l'arrivée entre les différentes places sociales.
Ces inégalités sont-elles justifiées ?
Pourrait-on proposer un revenu horaire identique quel que soit le métier ?
Le plus souvent, les inégalités entre places sociales sont justifiées par :
La difficulté, la pénibilité du travail
Les compétences, le niveau de qualification
Les efforts, l'investissement personnel
L'utilité économique
L'utilité sociale
Les responsabilités
…
Mais :
Si on accepte ces critères, comment les hiérarchiser ?
Quelles inégalités ces critères justifient-ils ?
Différentes propositions
Le suffisantisme : les inégalités entre les places sociales ne sont justifiées que si on garantit un niveau suffisant de ressources et de libertés réelles pour tout le monde.
Rawls : les inégalités entre les places sociales ne sont justifiées que si elles sont nécessaires pour assurer un progrès social et améliorer la situation de tous et surtout des plus défavorisés.
L'égalitarisme radical : les inégalités entre les places sociales ne sont pas justifiées, il faut les supprimer.
Un constat : l'existence d'une autre forme d'injustice = les injustices culturelles
Définition
Les injustices culturelles sont les injustices qui reposent sur des représentations sociales associées à un groupe particulier de personnes
Exemples : les injustices subies en raison de représentations sexistes, racistes, homophobes, transphobes …
Domination culturelle
⇒ invisibilisation, absence de représentation des minorités
Mépris
Violence symbolique (dévalorisation, stigmatisation, stéréotypes infériorisants)
Marginalisation (mise à l'écart), discriminations
Violence physique
Par opposition, la reconnaissance est une forme de réaffirmation des minorités au niveau des représentations et dans leurs droits.
1)
Laisser faire -> abandonner, délaisser
2)
On pourrait aussi interroger la poursuite de l'accumulation des richesses d'un point de vue moral, éthique
(cf. les critiques antiques de la richesse)
vertu / vice moral
1/
Vouloir contrôler d'en haut les échanges économiques est voué à l'échec : il faut laisser faire les acteurs économiques sur le terrain.
=> critique de la bureaucratie, critique des réglementations
=> déréglementation
2/
La supériorité de la responsabilité individuelle et de l'autorégulation par le marché
2) L'égalité formelle des chances : les places sociales ne sont pas réservées à un groupe particulier, elles sont ouvertes à une concurrence libre entre individus, et fondées sur les compétences des individus.
3) L'égalité réelle des chances : on compense les inégalités de départ pour que chacun parte avec les mêmes chances réelles d'accéder aux différentes places sociales.
4) Les sociétés justes au sens de Rawls : il faut aussi égaliser les places sociales ; les différences entre les places sociales ne sont justes que si elles contribuent à améliorer la situation de tout le monde et surtout des plus défavorisés.
=> Lutte contre les discriminations
concours anonyme
Exemple : CV anonyme (testing / discriminations)
Exemple insuffisance de la méritocratie : classes prépa, sciences-po (égalité formelle, mais pas égalité réelle)
Notion d'équité
Exemples :
Pour le suffisantisme
le revenu universel, revenu d'existence, revenu minimum garanti