Comment peut-on savoir ce qui est bien et ce qui est mal ?

Cédric Eyssette (2020-2021)
http://eyssette.github.io

Préambule : discussion sur des cas d’éthique appliquée

  • La prostitution
  • La pornographie
  • La fidélité en amour
  • Les drogues
  • L’avortement
  • L’usage des biotechnologies (dopage, modifications génétiques) pour améliorer l’être humain
  • La gestation pour autrui
    (les mères porteuses)
  • Le mariage homosexuel
  • L’adoption d’un enfant par un couple homosexuel
  • Le clonage
  • L’euthanasie
  • La peine de mort
  • La guerre
  • L’usage de la violence pour s’opposer à une loi
  • La torture
  • Les inégalités économiques et sociales
  • L’aide humanitaire
  • L'environnement, la nature
  • Les migrations
  • La consommation de viande
  • La corrida
  • Les expériences scientifiques sur les animaux

Point méthode

Il est important de donner un sens concret à la question qui est posée. Il faut chercher à la rapporter à des enjeux réels.

A. Première étape du brouillon : analyser le sujet

1/ « ce qui est bien
et ce qui est mal »

Jugement de fait Jugement de valeur
Descriptif Normatif
Dire ce
qui est
Dire ce qui
 doit être

Quel sens peut-on alors donner à cette idée de devoir ? Pour bien comprendre cette notion, il faut distinguer la contrainte et l'obligation

  • Intuitivement, quelle différence y a‑t‑il entre une contrainte et une obligation ?
La contrainte L'obligation
? ?
? ?
? ?
  1. Cas typique : une personne vulnérable qui a besoin de votre aide
  2. Je le fais sous la pression d'une force extérieure
  3. Agir autrement n'est pas rationnellement envisageable (pas réalisable ou trop risquée)
  4. Cas typique : la menace ou l'arbre sur la route
  5. Agir autrement n'est pas acceptable moralement
  6. Je le fais parce que ma conscience morale me conduit à juger intérieurement que je dois le faire
La contrainte L'obligation
4 Cas typique : la menace ou l'arbre sur la route 1 Cas typique : une personne vulnérable qui a besoin de votre aide
3 Agir autrement n'est pas rationnellement envisageable (pas réalisable ou trop risquée) 5 Agir autrement
n'est pas acceptable moralement
2 Je le fais sous la pression d'une force extérieure 6 Je le fais parce que ma conscience morale me conduit à juger intérieurement que je dois le faire
  • Si je fais ce qui est bien et que j'évite ce qui est mal : est-ce par contrainte ou par obligation ?

« Jack Griffin, un scientifique obnubilé par son travail, a réussi la prouesse de devenir invisible grâce à une formule qu'il a inventée. Le problème, c'est qu'il n'arrive pas à inverser les effets. À la recherche obsessionnelle d'un antidote qui lui redonnera son apparence normale, Griffin se réfugie alors dans l'auberge d'un petit village isolé pour y travailler. Mais le comportement de cet homme invisible change, il devient fou, agressif, et épris d'une terrifiante envie de pouvoir... » (source)

2/ « Comment peut-on savoir … ? »

La simple croyance La connaissance
On ne peut pas justifier objectivement une affirmation On peut justifier objectivement une affirmation
On n'a pas
de preuve
On a une
preuve
  • Comment peut-on prouver une affirmation ?

Le Caravage, L'Incrédulité de saint Thomas (1603)

La somme des angles d'un triangle est égale à 180 degrés

B. Deuxième étape du brouillon : problématiser le sujet

Rappel

Pour problématiser un sujet de dissertation, il faut :

  1. remplacer les termes par leur définition
  2. introduire le “ou bien”

Comment peut-on justifier objectivement la vérité des affirmations à propos de ce que nous devons faire ou ne pas faire ? Le bien et le mal ne sont-ils que des conventions que nous respectons par crainte d’une sanction sociale, sans véritable fondement ? Ou bien : y a-t-il des vérités en morale que nous pourrions saisir par expérience ou par l’usage de notre raison ?

C. Troisième étape du brouillon : trouver des idées

Rappel

Pour trouver des idées :

  1. On réfléchit d'abord par soi-même au sujet et on explore la diversité des réponses possibles
  2. On utilise des connaissances philosophiques

Retour au sujet : « Comment peut-on savoir ce qui est bien et ce qui est mal ? »

  • Qu'en pensez-vous ?
  • Comment peut-on défendre l'idée qu'il n'y a pas de vérités morales ?
  • Comment peut-on défendre l'idée qu'il y a des vérités morales ?
    • Quelle forme de raisonnement pourrait permettre de savoir ce qui est bien et ce qui est mal ?
    • Quelle forme d'expérience pourrait permettre de savoir ce qui est bien et ce qui est mal ?

Travail sur un dossier de textes

Dossier de textes sur la question : « Comment peut-on savoir ce qui est bien et ce qui est mal ? »

  • Lire une première fois tous les textes (lien vers le dossier) en lecture rapide
  • Répondre par écrit, sur une feuille à part, aux questions 1 et 2

D. Quatrième étape du brouillon : organiser ses idées

Rappel

  1. Une partie = examen d'une réponse au sujet
  2. Une sous-partie = un argument

I – À première vue, il est impossible de savoir ce qui est bien et ce qui est mal

A. On ne peut pas prouver objectivement la vérité d'un jugement moral
B. Le bien et le mal semblent être relatifs et varier selon chaque culture

II – Une connaissance morale est possible, fondée avant tout sur la sensibilité à la souffrance d'autrui

A. Les arguments contre la possibilité d'une connaissance morale sont critiquables
B. La sensibilité à la souffrance d'autrui rend possible une première forme de connaissance morale

III – Pour savoir ce qui est bien et ce qui est mal, il faut réfléchir aux conséquences et aux principes de nos choix

A. Une réflexion sur les conséquences de nos choix est nécessaire
B. Une réflexion sur les principes de nos choix est nécessaire

Perspective principale : La morale ; Notions principales : le devoir, la conscience ; Perspectives ou notions secondaires : la culture, la politique, la connaissance, la liberté, la nature, la raison, la vérité

films : Le seigneur des anneaux / L'homme invisible ; série : The Boys