« Il vaut mieux être un homme insatisfait qu'un porc satisfait »
John Stuart Mill, L'utilitarisme
« Peu de créatures humaines accepteraient d'être changées en animaux inférieurs sur la promesse de la plus large ration de plaisirs de bêtes ; aucun être humain intelligent ne consentirait à être un imbécile, aucun homme instruit à être un ignorant, […] même s'ils avaient la conviction que l'imbécile, l'ignorant […] sont, avec leurs lots respectifs, plus complètement satisfaits qu'eux-mêmes avec le leur. [...] Un être pourvu de facultés supérieures demande plus pour être heureux, est probablement exposé à souffrir de façon plus aiguë, et offre certainement à la souffrance plus de points vulnérables qu'un être de type inférieur, mais en dépit de ces risques, il ne peut jamais souhaiter réellement tomber à un niveau d'existence qu'il sent inférieur. Nous pouvons donner de cette répugnance le nom qu'il nous plaira [...] mais si on veut l'appeler de son vrai nom, c'est un sens de la dignité que tous les êtres humains possèdent, sous une forme ou sous une autre, et qui correspond – de façon nullement rigoureuse d'ailleurs – au développement de leurs facultés supérieures. [...] Il vaut mieux être un homme insatisfait qu'un porc satisfait ; il vaut mieux être Socrate insatisfait qu'un imbécile satisfait. » (John Stuart Mill, L'utilitarisme)
Il y a deux interprétations possibles de l'éthique du perfectionnisme :
D'après l'éthique du perfectionnisme :
L'objectif ici est de répondre à l'argument d'Épictète
« [L]a vie humaine a sa raison d’être dans […] la création de soi par soi, l’agrandissement de la personnalité par un effort qui tire beaucoup de peu, quelque chose de rien, et ajoute sans cesse à ce qu’il y avait de richesse dans le monde »
Henri Bergson, L’Énergie spirituelle, « La conscience et la vie »
L'idéal d'acceptation du réel |
L'idéal d'inscription dans le réel |
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L'idéal d'acceptation du réel | L'idéal d'inscription dans le réel |
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6 Repose sur une conception négative du désir : le désir est un manque qui nous fait espérer ce qui n'est pas | 1 Repose sur une conception positive du désir : le désir est une énergie vitale, une force de transformation de soi et du monde |
5 Il s'agit de ne pas se laisser dépasser par ce qui nous arrive | 3 Il s'agit de se dépasser, porté par un élan créateur qui conduit à se transcender |
4 Le but est de retrouver la sérénité d'une vie contrôlée par la raison | 2 Le but est de retrouver la joie d'une vie intense et profonde |
« Je dis la joie, je ne dis pas le plaisir. […] [Le plaisir] n’indique pas la direction où la vie est lancée. Mais la joie annonce toujours que la vie a réussi […] : toute grande joie a un accent triomphal. »
Henri Bergson, L’Énergie spirituelle, « La conscience et la vie »
La joie est un sentiment plus profond que le plaisir, qui est simplement relatif à un instant particulier et à un fait isolé :
- La joie exprime un accord avec soi-même, une approbation de la direction que prend son existence.
- La joie exprime aussi un accord entre soi et le monde, une confiance en la réussite des efforts dans lesquels nous sommes engagés.
D'après Bergson :
Fin du travail sur le dossier de textes (lien vers le dossier).
La joie : sentiment ancré en nous, davantage connecté à ce qui est essentiel pour nous, à ce qui a de la valeur, ce que nous jugeons important